« Ce n’est pas ce qui était prévu, ça m’a glacé le sang. » L’élection de 89 député·es du Rassemblement nationwide (RN) à l’Assemblée nationale le 19 juin a fait l’effet d’une douche froide sur Damien Maudet, député de La France insoumise (LFI) fraîchement élu en Haute-Vienne. Malgré le rating de la coalition de gauche, dont les composantes réunissent au whole 137 sièges, la formation d’extrême droite apparaît comme « l’opposition la plus costaude », constate amèrement l’ancien syndicaliste étudiant à l’Unef (tendance Unité & motion syndicale, l’aile gauche du syndicat), 25 ans. LFI ne compte que 72 élu·es.
Dont acte. Pour Damien Maudet, qui a passé deux ans aux côtés de François Ruffin comme assistant parlementaire, il faudra d’autant plus compter sur une pratique différente de l’exercice parlementaire pour se faire entendre.
L’« alchimie » avec les mobilisations, notamment, sera centrale pour peser contre Macron. « Je ne suis pas naïf : en l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, il sera difficile de gagner contre la réforme des retraites. Il faut donc qu’on massifie à l’Assemblée la contestation de rue. En clair, il nous faut une majorité sociale », affirme-t-il le 23 juin dans un café à deux pas du Palais-Bourbon, au lendemain de la rentrée du groupe insoumis.